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JaninAdelen

11 décembre 2007

VACANCES EN ITALIE septembre octobre 2007

VACANCES EN ITALIE

  SEPTEMBRE – OCTOBRE 

2007


Mercredi 29 août.

Départ de Paris, avec Martine E.

Arrivée à Malaucène. Soirée avec HP et Crista.

Jeudi 30 août

Matinée à Malaucène et déjeuner avec nos amis.

Dans l’après midi, départ pour Aix en Provence

Vendredi 31 août

Journée à Aix en Provence. Promenade de fin d’après midi dans les nouveaux quartiers de la ville. Grand vent.

Samedi 1er septembre.

Matinée à Aix, au Vallon. Baignade dans la piscine avant le départ pour Bormes les Mimosas.

Arrivée à Bormes où l’on retrouve les Morvan au village de vacance. Dîner : buffet italien !

Dimanche 2 septembre

Journée à Bormes, charmant village provençal haut perché. Un peu, mais pas trop corrompu par le tourisme. Mais on n’échappe pas aux boutiques de souvenirs. Beaucoup de fleurs encore, des bougainvillées qui ne veulent pas finir. Un excellent restaurant sur la place. Le temps s’est remis à la chaleur. Arrivée d’autres amis (les Boniface), et dîner au village. A la nuit, on regarde les étoiles avec un passionné d’astronomie qui a installé son télescope sur la prairie. On voit Saturne et « la rouge Antarès » (Noms des étoiles, plus fascinants que les étoiles)

Lundi 3 septembre.

Tôt le matin, départ de Bormes les Mimosas pour l’Italie, et arrivée vers 15 h. 30 à Levanto, porte des « Cinque Terre », où nous devons retrouver les Nicolas que nous allons guider pendant cette première partie du voyage.

Ils arriveront avec pas mal de retard car ils se sont perdus dans les Montagnes. O grand GPS quand tu nous lâches !

Mais la première activité sera de conduire Jean Nicolas à l’Hôpital, car il souffre, le pauvre, d’une violente rage de dents (Le GPS n’y est pour rien). Nous devrons aller demain matin de bonne heure à l’Hôpital de la Spezia pour consulter.

Mardi 4 septembre.

Matinée consacrée à la consultation à l’Hôpital. Et à la découverte de la « cioccolata » !

Après midi magnifique. Promenade des « Cinque Terre » Revu les cinq villages : Monterosso al mare, Riomaggiore, Vernazza, les pentes couvertes de vignes et d’oliviers, les hautes maisons aux façades jaunes roses ou mauves, sous la tuile dorée. Le port de Vernazza, l’église de la mer, la crique inondée de lumière, où nous mangerons la pizza. Et auparavant, à Santa Margherita Ligure, le cimetière perché sur l’abrupt, en face du petit bar où nous avons bu des bières. (Les autres noms m’échappent, et je pense que le réel n’est rien sans les noms, c’est pourquoi il faut écrire, pour se souvenir). Le réel, ce qu’on voit, de la terre, en voyage, n’est rien, disparaît aussitôt, si ses noms ne l’éternisent

Mais je sais enfin maintenant de qui sont ces vers gravés sur une plaque de marbre, en lettres énormes, face au couchant, que j’avais déjà trouvés beaux à notre précédent passage, et qui avaient éternisé le lieu, ces vers qu’on peut lire d’en bas :

                  « O aperti ai venti e alle onde

                  liguri cimiteri !

                  Una rosea tristezza vi colora

                  quando di sera, simile ad un fiore

                  che marcisce, la grande luce

                  si va sfacendo e muore

Ces vers sont du poète Vincenzo Cardarelli (1887-1959) que j’ai découvert dans l’anthologie de Sanguinetti. Ils viennent d’un poème intitulé Liguria, dont le début peut se traduire à peu près :

                  « Ligurie, terre de légende.

                  La pierre brûlante, l’argile nette,

                  s’égayent de pampres au soleil.

                  L’olivier est géant. Au printemps

                  partout apparaît l’éphémère mimosa.

                  Ombre et soleil alternent

                  en ces fonds de vallées

                  qui se précipitent vers la mer,

                  par des chemins caillouteux qui passent

                  sur les hauteurs, entre les champs de roses,

                  puits et terre qui se fendille,

                  côtoyant domaines et vignes encloses.

                  Le soleil glisse sur cette terre aride,

                  sur ses pierres, comme un serpent.

                  Certains jours la mer

                  est un jardin fleuri.

                  Le vent envoie des messages.

                  Vénus recommence à naître

                  aux souffles du mistral.

                  Ô églises de Ligurie, comme des navires

                  qu’on va mettre à la mer ! »

Le poème, mieux que les milliers de photographies des touristes, éternise en nous la Ligurie des Cinque Terre. Le poème est l’essence même du réel. La Ligurie existe en lui, dans les mots qui la désignent. Mots-images mentales, plus efficaces, plus disponibles que toutes photographies boulimiques, Images-images vaines du monde

Mercredi 5 septembre : Pise-Luca.

Départ de Levanto pour Pise. Ensemble du Duomo, du Baptistère et de la célébrissime « Torre pendente ». Splendeur, éblouissement, virginité des marbres blancs. Baptistère et chaire de N. Pisano.

Mais alentour, quelle foire ! Quelle abjection que ce tourisme de masse, ces vendeurs nègres de montres, de lunettes de soleil, de faux vrais sacs de marque. Et ces groupes, ces troupeaux plutôt qui suivent le guide. Ces ventres allemands, ces rigolos qui se font photographier devant la tour qu’ils soutiennent de la main. Ces grosses dondons qui reluquent les bibelots, les Tours penchées-baromètres, qui rosissent par temps de pluie..

Heureusement, après déjeuner, nous faisons route vers Lucca (nous fuyons plutôt). Là, nous retrouvons l’atmosphère si chaleureuse des petites villes provinciales italiennes. La flânerie dans les rues. Revu les trois églises, le Philippo Lippi de San Michele, est là, dans son coin sombre, à droite du chœur. Le rouge rayonne dans l’ombre. Et la place de l’Amphithéâtre. En repassant, coup de chapeau à Puccini, bronze bourgeois, altier. Le jour baisse. La petite place est silencieuse, on n’entend qu’en songe les airs de La Bohème. Fa fresco. Si rientra.

Jeudi 6 septembre. Luca-Siena.

Route vers Siena, on passe par San Geminiano. Colère, car la ville est occupée par le sempiternel marché aux saloperies, qui obstrue la place centrale. Mais qu’est-ce que peut faire aux touristes, la beauté d’un espace, entre les Tours médiévales ? Ils ne regardent que les babioles dans les boutiques, et ne lèvent les yeux que derrière l’écran de leurs appareils photo numériques Ah ! l’effet de masse. La boulimie de photographies, l’œil derrière l’objectif, tout cela tue la contemplation, ce qui compte ce n’est plus d’admirer, de penser devant ce qu’on voit, mais d’emmagasiner le plus possible, de tout « mettre dans la boîte », puis dans l’album ou dans l’ordinateur, et basta !

Heureusement, la visite est sauvée par l’église San Agostino, qui se trouve en haut de la ville et qui, par chance, est encore ouverte. Enfin un lieu de calme, de silence, un moment dédié au regard. Et l’on reste longuement devant ces fresques de Benito Gozzoli, derrière le chœur. Stupéfiante fraîcheur des coloris, finesse des traits des visages, harmonie des bleus et des rouges, science magistrale de la composition des scènes, dans l’agencement des groupes de personnages, et dans les perspectives. Là, enfin, je me réconcilie avec l’espèce humaine, là, enfin, la beauté l’emporte sur la laideur. Oui, l’art sauve l’homme de sa misère physique et morale. Ici, sauve l’homme de la misère touristique !

Déjeuner d’excellentes pizzas, et route vers Siena, en passant par Costalpino.

Visite de Siena au pas de course hélas !

Décidément la cathédrale est le plus extraordinaire monument religieux que j’aie vu. La chance nous sourit car le « pavimento » est entièrement découvert. Confondants tableaux de marbre au sol ! Là encore, il faut oublier les groupes bavards, qui ne font que passer devant ces merveilles. Etonnant parti-pris dans cette église de conduire les yeux du visiteur, des hauteurs superbes des voûtes, vers la terre, le marbre orange et noir. Mesure de l’homme, va et viens de bas en haut et de haut en bas.

Et la bibliothèque ! Fresques du Pintorecchio. On resterait toute la journée à errer parmi ces chef-d’œuvres, à laisser son œil se poser sur ces visages, voler vers les lointains.

                  Pintorecchio (Siena)

« Vole, oiseau de l’esprit, œil,

vers les lointains bleus

et passe.

Voiles, nuées d’orages, palais, perspectives,

villes sur les miroirs de la mer,

vole et te pose,

œil, mesure de l’homme, coup d’aile

de la beauté, sur les arbres graciles,

les ors, les draps, les blondeurs

les visages les visages…

Et qu’importe qu’il s’agisse de célébrer un Pape !

En sortant, coup d’œil sur la fameuse place. Il fait froid. On rentre tard.

Vendredi 7 septembre. Route des Crêtes

Journée paysage. Les douces collines sont labourées, propres. Torches noires des cyprès qui jalonnent les routes en lacets qui montent vers les hautes demeures dissimulées dans leurs boschettis. Espace. Profondeur. Ciel bleu. Arrêt à Asciano puis visite de Monte Olivetto Maggiore : fresques de Signorelle et Sodoma (Vie de Saint Benoît). Cette fois encore l’œil peut se repaître de la délicatesse des lointains, des arbres bleus, des petits personnages innombrables dans les fonds.

Ensuite, route en direction du Lac Trasimène, vers Assise. Arrêt à Castiglione del Lago, au bord du lac. Belle soirée de soleil, tiédeur de l’air. La cloche bat les heures, l’air doré brille.

                            Argilla pulita
                  Route des Crêtes, après Sienne,

                  journée-paysage, espace, profondeur

                                bleu épais et nuages

                  au-dessus des terres lisses, passées

                  au peigne fin des labours, presque

                  des transparences, des reflets

                  de miroirs dans les beiges, les ocres pâles

                  courbes, reins, creux très doux,

                  pour la caresse d’une main géante,

                  et torches noires des cyprès, lignes qui montent

                  vers les mamelons, les ombrages

                   (une fontaine peut-être y fait

                  de la fraîcheur et son bruit de feuillage),

                  au milieu des grands arbres où les hautes

                  demeures brillent

Samedi 8 septembre. Assise

Assise. Visite de la Basilique. Pour nos bretons catholiques.

Mais que leur disent les fresques de Giotto, d’Ambroggio, et de Cimabué ?

Je crains qu’ils ne soient davantage sensibles à la présence des soutanes qui les rassure quant à la puissance de leur religion, et qu’ils ne prennent plus de plaisir à la messe qui se dit au fond de l’église. Anonnement des prières.

Oh ! ce moine-flic qui arpente l’église furibond en criant « Silenzio ! » Au fond, je le comprends : lui aussi sans doute est excédé (pour d’autres motifs que les miens), par ce tourisme de masse.

Visite de San Damiato, petit monastère un peu plus bas sur la colline.

Nous repartons et dormons dans un charmant petit bourg haut-perché, Civitella del Lago, au-dessus du lac de Corbara. Conversation en italien avec les vieux du bourg. L’un d’eux, plus de 80 ans, est un « rouge », il ne croit pas à l’au-delà, mais à la beauté des choses qui l’entourent.

Beau ciel étoilé.

Dimanche 9 septembre. Orvieto       

Orvieto. Toujours cette splendeur de la façade de la cathédrale. Les quatre piliers de l’Ancien et du nouveau Testament.

Mais nous ne verrons pas le Jugement dernier et la Résurrection de Signorelli. C’est l’heure de la messe. Les Bretons s’y collent.

Par contre, cette fois, le spectacle en vaut la peine. C’est un véritable théâtre. Ce curé qui fait des effets de voix et de manche, entre tragédie et comédie, roulement d’yeux pour parler de la Croix qui se trouve derrière son dos, et qui susurre : « l’Amore, l’Amore.. » ! A se tordre de rire. Pourquoi n’applaudissent-ils pas à la fin du prêche ?

On arrivera en fin d’après-midi à Greve in Chianti, où c’est la fête du vin. Foule bon enfant qui déguste, un verre en bandoulière !

Lundi 10 septembre. Retour à Florence.

Florence. Camping Michelangelo du Belvédère. On fait visiter la ville aux Bretons. Pas trop sensible à la puissance de l’architecture.

Mardi 11 septembre

San Marco. Revu le miracle de l’Angelico. L’Annonciation quand on arrive en haut de l’escalier.

La succession des cellules. Ce Christ qui semble exécuter un pas de danse sur l’herbe fleurie. « Ne me touche pas » dit-il à Marie Madeleine !. La grande cellule du duc, avec cette arrivée des Rois Mages, ces tendre vert amande des manteaux, ces beaux visages aux traits si fins..

Départ des Nicolas.

L’après-midi, le cousin Andrea vient nous prendre pour nous emmener dans les campagnes autour de Florence. Poggio a Caiano Nous visitons la somptueuse villa Medici, puis la villa d’Artimino.

Mercredi 12 septembre. Florence

Andrea passe nous prendre et nous emmène voir le Musée « Stibbert », un richissime mécène anglais qui a fait fortune dans la Compagnie des Indes, et qui, marié à une Florentine, s’est fait construire une villa romantique au milieu d’un beau parc avec des exotismes divers, un temple égyptien, des rocailles. Mais le plus extraordinaire, dans la maison, ce n’est pas le mobilier, les plafonds émaillés, les tapisseries des murs, les cuirs de Cordoue, les lustres, le goût allié à la richesse infinie, non, le plus stupéfiant, c’est une collection unique de cavaliers en armures qui s’avancent immobiles, comme à la parades, dans une grande salle, mercenaires des XVème et XVIème, siècles, soldats de l’empire des Indes. Vision fantastique de ces chevaux caparaçonnés, de ces lances brandies. Et le silence règne.

Après déjeuner, encore les environs de Florence. Collines, forêts, villas. Scarperia. Ville de la coutellerie. Palais Communal où Janine repère l’écusson des Altoviti. Je découvre avec stupéfaction, une somptueuse bibliothèque municipale qui contient toute la poésie italienne.(Sauf mon cher Sinisgalli) Et pourtant, sur le seuil, on croit avoir affaire à une petite salle de province.

Puis des églises perdues, des cloîtres dans les collines comme ce cloître du Bosco ai Frati, où se trouve un extraordinaire crucifié nu de Donatello. Un jeune moine, très jeune, très beau consent à nous ouvrir à cette heure somnolente de l’après midi. Nous avons dit que nous étions venus de France exprès pour voir le Christ. Odeur de cierge et de moisissure, odeur du silence. Puis L’Institut du cloître des français. Fourmilière de soutanes qui virevoltent. Comme ils ont l’air content d’eux ces curés. Ils rient, ils déménagent des tables. Dans les douves nagent de lents poissons.

Pour finir promenade dans Florence. Nous avons déniché la Via del Corno du roman de Pratolini, derrière le palais de la Seigneurie. C’est encore l’atmosphère obscure de la « Chronique des pauvres amants. ».

Nous sommes seuls pour quelques jours. Nous irons nous poser à Impruneta la ville des vasques en terre ocre et nous passerons quelques heures à lire dans le jardin communal sous la tiédeur des pins dans la lumière dorée d’une fin d’après midi.

Jeudi 13 septembre. Impruneta

Journée faste. Poggibonsi, réparation du Camion. Nous devrons patienter quelques heures mais pas pour rien ! Accueillis par des gens serviables. En attendant, commencé la lecture de Boccace. Pur hasard, nous allons nous arrêter dans la soirée à Certaldo que nous découvrirons être la cité où mourut l’auteur du Decameron, en 1375, un an après son ami Petrarque. On prépare ici une grande fête en son honneur. On accède au bourg médiéval par un funiculaire. Bourg de brique rouge. La Via Boccacio monte en pente douce vers le palais moyenâgeux Visite des salles qui ouvrent sur le soleil de la campagne, et des culs de basse fosse. Installation de céramiques modernes. On monte sur les remparts et l’on découvre d’ici la merveilleuse campagne toscane, où la terre semble onduler sous la caresse de l’air et de la lumière. Oliviers, cyprès. Au loin on aperçoit les Tours de San Geminiano.

On redescend la Via Boccacio et l’on s’arrête pour boire un verre de Chianti dans ces grands verres à pied si élégants. Les enfants d’une école répètent pour la parade de la fête. Armé de longs bâtons, ils font de l’escrime, frappent en cadence le pavé qui résonne, en scandant : « Ser Boccacio , Ser Boccacio » S’envolent, reviennent en courant et rient. « Ce peuple ami de la gaieté » comme l’a si bien dit Musset.

« Il grido arabo delle rondini » (Certaldo)

D’ici,

sur les remparts de brique rouge,

la terre alentour ne semble plus la terre,

dure, inerte,

mais vivante échine de chat

qui ploie sous la caresse de l’air immense

et le souffle

de la lumière :

pelage d’oliviers, souples

mouvements d’ombres,

campagne infinie l’heure se penche

sur elle,

partout l’espace

bienveillant accueille

le regard :

« cri arabe des hirondelles »

Samedi 15 septembre. Prato-Pistoia

Route pénible pour atteindre Prato. Interminables arrêts aux passages à niveau. Prato. Ville entre ses hauts murs rouges. Nous passons devant le « château de l’Empereur ». Piazza del Duomo, large, vide. On peut admirer les proportions parfaites quoique modeste de l’Eglise. Il est 13 heures. Visite de la cathédrale : chapelle de la ceinture sacrée de la vierge. Pour illustrer ces fariboles (et l’on expose encore aujourd’hui la relique depuis la très belle chaire extérieure qui donne sur la place), on a fait appel à Agnolo Guadi : superbes fresques. Il y a aussi une très touchante « Madona col Bambino » de G. Pisano.

Mais le chef d’œuvre est derrière le Maître Autel, dans la chapelle centrale : c’est le magistral, grandiose cycle de Filippo Lippi (un sacré moine paillard, celui-là), dont la finesse et la splendeur du coloris éclatent surtout dans « La danse de Salomé », dans ces admirables visages si expressifs des convives d’Hérodiade. Botticelli pouvait venir.

Nous parcourons le reste de la ville, déserte en ces heures de début d’après-midi. Beaucoup de chinois. Nous apprendrons pourquoi : Prato est une ville spécialisée dans le travail du tissu.

Le soir, étape à Pistoia, arrivée en pleine passagietta. Beaucoup de jeunesse bavarde dans les rues. Des vieux, assis sur les bancs de chaque côté du corso, qui regardent déambuler la foule. Magnifique Piazza del Duomo, avec la Tour dont le haut seul est en marbre (ce qui dépasse des toits et qu’on aperçoit de loin). Un mariage se fait photographier. Superbe Baptistère. Dentelles de marbre. Pittoresque place du marché, où l’on s’attarde, dans la douceur du crépuscule, à boire du vin blanc et rouge.

Dimanche 16 septembre. Collodi-Marina di Pisa.

Départ vers Pise, et visite à Collodi, la patrie de Pinocchio. Ce livre qui a tellement enchanté et fait trembler mon enfance, le grand livre que j’ai perdu (comme aussi le livre de Nils Olgerson). Nous en achetons une version italienne où je retrouve les épisodes, et la fraîcheur d’émotion de mes sept ans : la querelle du Père La Cerise et de Gepetto, le grillon parleur, Mangefeu, le renard et le chat, Pinocchio poursuivi par les assassins et pendu à l’arbre, la fée aux cheveux bleus à la fenêtre : « In questa casa non c’è nessuno. Sono tutti morti… Sono morta anch’io. Morta ? e allora che fai cosi alla finestra ? Aspetto la bara che venga à portarmi via. » Et le défilé des croque-morts quand il refuse de prendre son remède, le pays des jouets, le ventre de la Baleine. Nous montons les rudes pentes qui mènent au vieux village. On surplombe les jardins avec fontaines et ruissellement d’eaux vives, grottes et statues. Somptueuse villa jaune. Et tout en haut, un balcon d’où l’on domine les pentes vertigineuses, couvertes de forêts.

Marina de Pise. Le bord de mer, une brève averse d’orage et la lumière blessée sur cette Méditerranée immobile et mouvante à la fois. Soirée calme, face au soleil couchant.

Lundi 17 septembre. Marina di Pisa

On reste tout le jour au bord de la mer. Longue promenade. Villas rongées par le sel, on hésite entre abandon, solitude et fierté hautaine de cette ancienne villégiature. Mer nue, bleu sombre.

Petite visite à Livourne, la ville des ancêtres de Janine. Ville neuve, active. Le port est impressionnant. Mais on ne verra pas le quartier de « la Venezzia », le vieux quartier des pêcheurs. On parcourra l’artère principale de la ville neuve (on croirait presque une ville bombardée et reconstruite) sur laquelle veille l’orgueilleuse statue du Grand Duc avec à ses pieds les quatre Maures enchaînés.

Dans la nuit, vent fort, le temps change.

Mardi 18 septembre. Marina di Pisa

Le vent souffle de plus en plus fort, la mer se jette avec fracas contre les blocs de pierres qui ceinturent la plage. Immenses gerbes d’écume. Chaleur lourde et humide. Matinée passée à lire l’anthologie de Sanguinetti : découverte de Palazzeschi. L’Incendiaire. A-t-il été traduit en français ? :

« Anch’io sai, sono un incendiario,

un povero incendiario che non puo bruciare,

                e sono come te in progione.

         Sono un poeta che ti rende omaggio,

         Da povéro incendiario mancato,

         Incendiario da poesia.

         Ogni verso che scrivo è un incendio.

         …………………………………….

         Vorrei scrivere soltanto per bruciare ! »

En fin d’après-midi, visite de la ville de Pise. Nous ne connaissions que le Campo Santo. Bords de l’Arno, avec cette délicate petite chapelle ouvragée, la vieille ville, avec l’incontournable statue de Garibaldi, ses arcades, sa place de l’Horloge (des chevaliers ?) ; ses cours d’Université secrètes. Sur la rive gauche, la ville neuve, le corso, à l’heure de la Passagietta. Même foule jeune et rieuse qu’à Pistoia. Magnifique librairie avec un patio intérieur où il doit faire bon lire. J’y achète l’œuvre d’Ungaretti.

Mercredi 19 septembre. Pise-Lucca.

Nous avons retrouvé MTV .à l’aéroport hier soir. Nouvelle visite de la ville. Toujours la même foire autour de la Tour. Revu le Campo Santo qui a au moins le mérite d’être un asile de calme à l’abri des hordes de touristes. Extraordinaire chef-d’œuvre du « Triomphe de la Mort ». Composition grandiose.

Arrivée à Lucca l’après-midi. Promenade sur les remparts. Vent d’automne qui gaule les marrons d’Inde. Revu encore la place de l’Amphithéâtre, et les Trois églises. Soirée d’automne, plus froide

Jeudi 20 septembre. Volterra, Castiglione del Lago

Départ de Lucca pour Volterra, traversée des collines grises, dépouillées. Terre du fer, terre étusque, la montée à Volterra est grandiose. Visite de la ville où souffle un vent très froid. On entre dans Volterra en passant devant la prison, qui est toujours en activité. Belle Piazza communale, mais encombrée de stands de sponsors pour un quelconque rallye. On se promène dans d’autres coins de la ville, boutiques où l’on vend des objets d’albâtre, des statuettes étrusques, en particulier cette « Ombre du soir », statue de femme filiforme qui me fait irrésistiblement penser à Giacometti (il s’en est peut-être inspiré pour l’Homme qui marche), vers le haut, les remparts d’où l’on découvre le somptueux paysage. On redescend vers la monstrueuse porte étrusque.

Route vers Trasimène, arrivée à Castiglione del Lago en fin d’après midi.

Vendredi 21 septembre. Castiglione-Arezzo-Valiano-Chianciano.

Je sors pour ma promenade matinale au bord du lac :

                            « Je me rince l’œil,

                            un grand bain de bleu

                            le lac, le ciel, premier

                            jour d’automne,

                            derrière la masse

                            frémissante

                            des arbres,

                            feuillage d’or,

                            lumière éternelle,

                            sévère, incorruptible

justice

entre les branches,

                            qui fusille

                            le lac »

Visite d’Arezzo. Revue encore une fois les fresques de Piero della Francesca. La grâce de ces visages qui vous submergent de tendresse.

Arrivée à Valiano pour l’essayage des costumes de parade.

Dîner chez les Rosadi, arrivée à Chianciano Terme, la nuit.

Samedi 22 septembre. Valiano

Le matin, lecture de Palazzeschi.

Le soir, fête à Valiano. On se sent bien au milieu de ce peuple italien, ouvert, chaleureux, « qui donnerait gloire et beauté/ pour une orange » (Encore Musset).

Avec un carton à trois angles détachables on a une participation au repas organisé dans le village.

Trois quartiers , ici on dit contrade, ont composé le repas : antipasti, soupe de pain et de légumes, saucisses avec les haricots à l’ uccello ». Repas typique de la campagne toscane. Les tables sont disposées sur les placettes du village, devant les perrons à escalier des maisons à un étage. La pierre est omniprésente et les fleurs aussi dans chaque recoin des maisons. Coude à coude avec des italiens venus de toute l’Italie, nous mangeons, parlons mal (mais ils ont la gentillesse de nous comprendre) et buvons car le Montepulciano coule ce soir là à flot.

Une vieille dame nous montre sa maison de poupée et son mari nous fait goûter son vin ! Nous nous sentons adoptés surtout quand nous disons arriver de Paris.

En fin de soirée un orchestre s’installe sur la place devant l’escalier de l’église et nous dansons.

La route sombre et sinueuse nous ramène tard à Chianciano !

Dimanche 23 septembre. Palio dei Carretti.

Grand repas de famille chez les Rosadi, qui ont invité aussi le curé congolais, très drôle, plein d’humour, il m’est apparu sans trop d’illusions sur ses semblables.

Passage obligé chez le coiffeur et costumes médiévaux. Défilé sous le lourd  brocard du XVème siècle, au son des tambours et des « trombes », grande virtuosité des lanceurs de bannières.

Ensuite « Palio dei carretti ». Les jeunes des six contrades ont fait équipe de deux. Sur des carrioles de chêne équipées d’un volant et d’un frein, les équipages s’élancent sur la route pentue qui zigzague jusqu’au fleuve dans la plaine. La foule massée derrière les bottes de foin protectrices les encourage. Plusieurs fois les équipes dévalent la pente. Elimination. A la fin il n’en reste qu’une. Tout le village fait fête aux vainqueurs de la course. Ils sont arrosés au spumante !

                            Pipistrelli

Vacarme des vivants, joie

                            des jeunes vainqueurs,

                            le silence

                            est plus haut,

                            après la montée, à gauche

                            de la route, allée des cyprès,

haie d’honneur qui mène

                            au cimetière.

                            Nuit déjà proche,

                            minuscules mécaniques d’ailes,

                            dans le bleu soudain

plus sombre, vol

muet,

effaré,

des pipistrelles.

Lundi 24 septembre. Assise Perugia.

On va revoir la fameuse Basilique. La grande allée de cyprès qui y mène en venant du cimetière :

Cipresso

L’odeur du cyprès. Le tronc colossal, câbles, cordes du bois. Là s’érige la verticalité absolue. Puissante mâture. Tout s’élance vers le haut (vingt mètres ?) s’effile jusqu’à la pointe. La couleur : vert, bronze verdi. Trait qui ne s’efface pas l’hiver, du paysage. Métaphores : torches, colonnes, flammes sombres. Allée des cyprès vers la Basilique, ombres bienfaisantes, fraîcheur. Au pied des colosses, innombrables, délicates petites étoiles roses des cyclamens qui tapissent la pente.

Mardi 25 septembre. Bagno Vignoli, Val d’Orcia. Pienza.

                            Suona il silenzio

Lumière majeure,

grande partition d’un concerto

pour la pierre, la terre, la tuile,

immense, unique 

mouvement

lent,

andante

du bleu,

partout sur les collines,

les flancs

ensoleillés,

« suona il silenzio »,

portées musicales des routes

cyprès, barres de mesures,

va crescendo

l’odeur du silence.

Revu Bagni Vignoli, ce quadrilatère paisible de maisons autour de la piscine naturelle, là où jaillit la source..

On mettra cette fois encore, nos pieds dans le ruisseau tiède qui descend la pente.

Mercredi 26 septembre. Citta della Pieve- Chiusi-Pienza.

Citta della Pieve. Revu l’extraordinaire Adoration des Mages du Perugin. On n’en finirait pas de se promener par le regard dans cette fraîcheur, cette délicatesse des traits, de s’attarder dans ces lointains bleus où des arbres sont peints comme en transparence sur le ciel.

C’est un peu comme le premier jour d’automne. La ville est silencieuse, nos pas résonnent entre les façades de brique.

Chiusi. Rues désertes. Le jaune paraît aux arbres, c’est lui qui porte aujourd’hui la lumière. Il pleut un peu. Première pluie pour un peu on se laisserait gagner par on ne sait quelle mélancolie. On déjeune dans un petit restaurant sur la place Communale. Bon vin et bonne Pizza.

Vers le soir, Pienza sous l’orage. Pluie battante. Visite avec Antonio, un ami de la Giuseppina, d’un monastère devenu hôtel (c’est leur destin). Lieu propice à la méditation. Terrasse qui domine la vallée. Quelques fresques de Sodoma dans l’ancien réfectoire. On vadrouille encore par les routes. On découvre un chêne gigantesque, le plus gros peut-être que j’aie jamais vu.

Retour à Pienza, où nous visitons la maison de la nonna de Genny, petite maison ancienne, avec les chambres occupées par d’immense lit. Un petit jardin où poussent des salades. Antonio et Genny voudraient venir à Paris en scambio !

Jeudi 27 septembre. Siena.

Sienne. Revu la cathédrale. Troupeaux de touristes. Leur laideur et leur vulgarité, opposée à cette élégance, cette noblesse, cette science du Beau qui règne ici sur le marbre du pavimento.

Ce sont décidément des jours d’automne. La pluie froide s’est installée pour de bon dans l’après-midi. Il est temps d’aller plus au Sud.

Vendredi 28 septembre. Rome

Arrivée à Rome aux alentours de Midi. On plonge dans l’enfer de la circulation urbaine. Il faut se repérer dans le labyrinthe de la capitale. Enfin, camping de la Via Aurelia. Camping Village Roma.

En fin d’après midi, première promenade de découverte. Lieux mythiques : La Fontaine de Trevi. Horreur ! Quand on débouche sur la place, elle est emplie à ras bord de touristes, serrés les uns contre les autres, au coude à coude, comme s’ils assistaient à un match ou à un concert pop. O Fellini Federico, O Marcello, O Anita. O désert de la nuit romaine ! Nous sommes persécutés par le tourisme de masse qui détruit tout charme où il passe. Le seul recours ici, est de fermer les yeux et d’écouter le bruit de la fontaine.

Samedi 29 septembre. Rome. Piazza Navona, « boucle du Tibre.

Piazza Navona. Même spectacle désolant. Cette place si belle, que nous avions connue si calme, ses proportions si nobles de cirque romain, où paraît-il au temps de la grandeur romaine, au XVIème siècle, se donnaient de grandioses spectacles nautiques, cette place où l’on pouvait s’asseoir sur le rebord des fontaines, est, en plus des travaux qui enferment entre des planches la grosse fontaine du Bernin, défigurée par la foire aux touristes, souillée par les croûtes et les caricatures qui se vendent là, en toute impunité. (On devrait bien les chasser, ces marchands du Temple, comme on chasse les nègres qui vendent à la sauvette les sacs « Prada !) La laideur règne ! Touristes ventrus en savates, avec sac à dos, teeshirt-réclame, appareil numérique. On fuit. On se promène un peu plus au calme dans le Campo Marzio, où l’on retrouve un peu la Rome que nous aimons. Quelques églises baroques. Saint-Louis des Français. L’extraordinaire « Vocation de Saint Mathieu » par Caravage.  Puis le Corso, Torre Argentina, La grande librairie Feltrinelli.

Nous avons aussi tenté de Panthéon. C’était archi-comble.

Dimanche 30 septembre. Trastevere. Le Janicule. 

Enfin nous échappons à la tyrannie touristique, et arpentons les ruelles pittoresques du vieux quartier qui a porté l’esprit rebelle, insoumis, du petit peuple romain dans les années soixante, au temps où Pasolini traînait parmi les taudis en noir et blanc, au milieu des ragazzi et des poubelles. Aujourd’hui, les taudis sont comme des fantômes, chargé de la noblesse de la pauvreté. Ce qui n’est pas forcément sain du point de vue idéologique. Mais dans ces ruelles désertes, alors que le jaune paraît aux arbres qui débordent des cours, au dessus des murs, l’ocre noirci, le rose passé, le pavé gris-fer, composent des plans de film en couleur.

Puis, montée au Janicule. Là, nous découvrons, du haut du belvédère dominé par la statue équestre de Garibaldi, la « Ville éternelle », ses coupoles, ses palais dorés par le soleil, les pans de murs rouges du Palazzino, les formes brunes du Forum, la « machine à écrire » trop blanche, Au loin la Villa Médicis Vue magnifique, débarrassée, purifiée dans l’ardente lumière d’après-midi, de ses poux touristiques (hier encore cette queue interminable pour visiter le Vatican, ils ont dû piétiner des heures pour voir la Sixtine derrière l’écran de leur numérique.

D’ici je pense au beau texte de Carlo Levi dans « l’Orologio », la description de la même vue (mais de plus bas sur la colline) depuis la fenêtre de son appartement dans l’énorme palais désaffecté . (A retrouver en rentrant).

Je retrouve sans trop de peine le passage, chap.VI  p.133/34 :

« Tutta la città si apriva davanti a me, in una successione infinita di tetti, di terrazze, di finestre, di cupole, in una distesa chiara di grigi arei, di gialli leggeri, di rosa dorati, di intonaci trasparenti di vecchiaia, appena un po’viola nelle ombre. A un estremo, a sinistra, il paesaggio di case era chiuso dalla cupola di San Pietro, azzurara per la distanza ; al altro, alla mia destra, dalla mole giastra del Quirinale….Dietro a una fila di bianche statue barocche, allineate sul fastigio del cortile, si stendeva vicina, la massa grigio cenere delle cupola del Pantheon ; dietro, di essa ruotava la chiocciola cinese del Campanile della Sapienza ; e più lontano, chiudeva la vista il profilo verde di terra di Monte Mario, che scendeva, digradando sui tetti.Un altro verde, più cupo, quello des Pincio, appariva tra les moli di Montecitorio e del Collegio Romano. Nella conca fra le alture lontane, era chiusa la città come una grande scena imobile etc…. »

Retour par les ruelles en pente, vers la ville basse. Quais austères, inhospitaliers du Tibre. Journée chaude. L’Eté est bel et bien revenu à Rome.

Lundi 1er octobre. Rome, le Forum.

Enfin nous revoyons le fameux champ de ruines. « César dans sa pourpre est tombé », (encore Musset). Ah ! la poésie des ruines. (à laquelle il échappe, Alfred), dans la conscience européenne des écrivains artistes voyageurs du XIXème siècle et après. En faire la critique. Quelles sont ses composantes ? L’émotion devant la grandeur passée, la chute des empires, la délectation morose devant cette pensée que toutes les civilisations sont mortelles, la métaphore de la poussière, de la cendre. ?

Ce qui me frappe, moi, c’est d’abord la couleur, ou plutôt l’absence de couleur. La brique grise, la pierre noircie, les faces camuses des personnages de bas-reliefs. Il est certain qu’on n’échappe difficilement « au frisson du sublime », devant l’Enormité des restes des temples mastodontes. Plus encore l’énormité de ce qui manque, et que l’espace a dévoré. L’imagination travaille en vain à reconstruire les formes, à partir des moignons. On se tord les pieds sur les énormes pierres de la Voie Sacrée, on regarde les Arcs de Titus, de Septime Severe, et de Constantin

« Cependant la Sibylle au visage latin

Est endormie encore sous l’arc de Constantin,

Et rien n’a dérangé le sévère portique »

Le Colisée. L’énorme, l’incommensurable amphithéâtre. Il paraît que Berlusconi le vendrait. Je songe qu’autrefois, la nuit venue, c’était un coupe gorge, fréquenté seulement par les chats et les assassins, où les jeunes anglaises, comme la Daisy Miller d’Henri James, venaient là, au clair de lune y attraper la malaria. (On n’échappe pas à la nostalgie teintée de littérature).

Nous poussons ensuite jusqu’à Saint Jean de Latran. On retrouve à le Barnum chrétien. Eglise qui se veut aussi énorme que les temples romains. A la gloire des papes qui sont tous en médaillons y compris les deux derniers, le polonais et l’autrichien.

Mais le cloître ! sublime enclos de colonnades torsadées, avec des incrustations de mosaïques, autour du carré d’herbe avec le puits au milieu. Silence. Solitude.

Mardi 2 octobre. Rome. Je me fais voler mon portefeuille.

Départ de MTV. L’après midi, belle promenade comme nous aimons, au hasard des rues. Innombrables boutiques-cavernes, petits artisans, vendeurs de verreries, restaurateurs de meubles, de tapis, antiquaires. Gens dehors, joueurs de « scoppa ». On s’interpelle d’une chaise à l’autre, sous l’ocre des hautes façades.

Admirable cour de la Sapienza. Le clocheton en colimaçon observé par Carlo Levi, la frise de médaillons qui couronne les quatre côtés de la cour. Et encore des jardins secrets, des verdures cachées, de grandes jarres de terre rose, des fontaines. Achat de livres : Saba, Caproni, Penna.

Au retour, catastrophe. Portefeuille volé dans le bus, et les ennuis qui s’ensuivent ! Sans papiers d’identité, sans cartes de crédit, je n’existe plus. C’est une sensation finalement pas trop déplaisante.

Mercredi 3 octobre. Rome, ruelles.

Surprise de retrouver au hasard d’une rue, de très vieux amis qu’on n’avait plus revu depuis près de vingt ans. « Les Campagne ». On passe un moment ensemble autour d’un verre de vin blanc. On est donc toujours vivants, on rit, on se rappelle quelques souvenirs, on se donne des nouvelles de la vie, on se reverra à Soliès, où ils habitent maintenant.

On continue à errer dans Rome. Totalement sous le charme, malgré les voleurs à la tire. Il y a vraiment des lieux magiques, comme ce cloître de la « Fratella », entre la Fontaine de Trevi et la Place d’Espagne. Verdure. Fraîcheur. Une fontaine absolument pure. Silence que troublent seulement quelques voix d’enfants, qui résonnent dans ce quadrilatère d’ocre rouge. Des lieux comme celui-ci, une fois qu’on les a quittés, reprennent leur mystère. Quelques pas, et on ne sait déjà plus où c’était. On ne les reverra peut-être plus.

On monte ensuite au Quirinal : Enorme ! Ridicule, cette relève de la garde. Un grand jardin poussiéreux, avec une statue équestre du dernier roi d’Italie (déposé pendant la Grande Guerre si je ne me trompe).

Le soir, on goûte une chose exceptionnelle, dans une sympathique trattoria : Les tripes à la romaine. Le patron semble ravi : les français, au moins mangent les vrais plats romains. Cela le change des anglais et des allemands.

Jeudi 4 octobre.

Arrivée de Martine B. dans l’après-midi. Promenade sur les lieux touristiques.

Le soir, on retourne dans notre trattoria, et, cette fois, je me délecte à manger la queue de bœuf à la Vaccaria.

Vendredi 5 octobre.

Les femmes vont en ville faire du lèche vitrine. Je reste à attendre en vain l’arrivée d’une nouvelle carte de crédit. Lecture des poètes italiens : Palzzeschi : le réjouissant poème intitulé « Le beghine ». En alternance avec quelques nouvelles de Moravia (elles sont à mon goût le meilleur Moravia). Lectures de quelques poèmes de Caproni. Autre découverte.

Samedi 6 octobre. Rome. Forum.

Nouvelle promenade dans le forum. L’orage menace et finalement, la pluie arrive. On se réfugie sous une tente de café, à boire du vin blanc en attendant la fin de l’averse. On se dirige ensuite vers la place d’Espagne. Carrefour des quatre fontaines sombres. Lumière de cuivre quand on arrive en haut, à Santa Maria del Monte. Soleil couchant sur lequel se découpent en noir les silhouettes des coupoles et les arêtes des toits.

Dimanche 7 octobre. Trastevere.

Campo dei Fiori. Marché bio. Trastevere de nouveau. On mangera dans un bon restaurant.

Lundi 8 octobre. Rome-Ostia.

Nous quittons Rome. Et voici la mer, la Plage d’Ostia, le sable gris, le soleil. On se baigne, dans l’eau accueillante, tiède encore. Chaise longue sur le sable. Des asiatiques passent et vous proposent des massages !. Quelques vers murmurés, face au soleil :

                  Ciglia socchiuse

                  Œil mi-clos,

                  sous les cils la mer,

                  ardoise mouvante,

                  criblée,

                  machine à coudre

de la lumière millier

d’aiguilles liquides, crépitement

                  silencieux,

                  la vague roule

                  sur le sable sombre

                  son vif argent,

                  en contre jour les jambes

                  d’une baigneuse à travers le lin

blanc,

                  un bellâtre passe,

                  en sifflotant, on dirait

                  une chanson française :

                  « que reste-t-il

                  de nos amours ».

Dans l’après-midi, visite à Saint-Paul hors les Murs. Autre mastodonte chrétien, qui a quelque chose d’une villa antique entre les pins, vue de l’extérieur.

Dans la lumière de cinq heures, nous ferons quelques pas sur la Via Appia qu’on a eu du mal à trouver. Récompense, cette trace droite entre les pins parasols, que parcourent seulement quelques voitures cahotantes, quelques cyclistes…Sentiment fugitif d’être hors du temps présent.

Mardi 9 octobre. Ostia Antica-Todi.

Visite de la ville antique. Ici ce n’est pas non plus la poésie des ruines qu’il faut évoquer, ni la monstruosité des temples antiques. Ici l’imagination se fait concrète, à ras de terre quand on chemine dans ces rues bordées de moignons de murs de briques. Le rouge terni règne. Immense géométrie des îlots d’habitation. Parfois sur un pan de mur, éclate la splendeur de l’antique revêtement de marbre blanc. Statues mutilées mais belles comme ce dieu qui n’a plus que la moitié du visage. Colonne, mosaïques de Neptune aux termes. On voit aussi le système de canalisation pour la circulation de l’air chaud dans les bains. Superbe place des corporations, théâtre antique restauré mais qui évoque si bien l’activité de la cité. Tout cela dans l’odeur des pins immenses, les parfums de menthe sauvage et d’herbes aromatiques qu’on écrase en marchant. Le lézard vert, partout, court. Parfois dans un quartier, le silence règne en maître absolu. On est gagné fugitivement par un sentiment de désolation. Le temps seul existe. Le Temps sans corps, sans voix. Le temps qui est passage de l’invisible. On songe que, là, grouillèrent des hommes, des femmes, des marins, des boulangers, des artisans, des ouvriers. Le bruit humain, les cris, les rires, les insultes On mangeait, on buvait, on prenait le frais dans le patio du magasin, du restaurant. Tout cela s’est éteint. Le vent passe dans les grandes ombelles vertes des pins.

Le soir, arrivée à Todi. Nous avons quitté le sud. Légère mélancolie d’avoir à remonter vers le Nord. Voici déjà l’austère Ombrie.

Mercredi 10 octobre. Todi-Ravenne.

On traverse l’Italie en passant par des paysages de montagne surprenants. Alpes. Argiles grises qui ont des formes étranges dues à l’érosion. On arrive sur la face est du pays. Plaine de Ravenne.

Ravenne. Nous avons bien quitté le Sud : l’automne est avancé, il fait plus froid, la ville est silencieuse. Première visite au Baptistère des Aryens. San Vitale, une demi heure avant la fermeture. On y reviendra demain.

Jeudi 11 octobre. Ravenne.

Le matin, parcours de la ville, il souffle un petit vent frisquet. Visite de la cathédrale qui n’a guère d’intérêt. Musée de l’Evêché, avec une pièce unique, la fameuse chaire d’Ivoire offerte par l’Empereur à l’évêque qui représentait déjà une puissance à ménager. Nous sommes maintenant immergés dans la période des débuts du christianisme, celle aussi de la fin de l’Empire, dont la capitale s’est déplacée à Ravenne.

L’après-midi retour à San Vitale et au Mausolée de Gala. On est là en présence d’un des sommets de l’art occidental. C’est un choc esthétique inoubliable. Quand on entre dans l’obscurité du Tombeau, c’est comme une initiation : on passe sous cette voûte de mosaïque bleu sombre. Ciel étoilé. Puis, ces visages aux yeux noirs, cette modestie, cette simplicité des gestes et des attitudes. On en est encore à la période primitive, la plus fraîche du christianisme, qui n’est pas encore coupé de ses racines antiques. La tyrannie de l’église, des papes, n’est pas encore instaurée, la chape dogmatique n’est pas encore tombée sur l’occident chrétien. Aussi quelle fraîcheur de vision, comme si les évangiles n’étaient encore qu’un grand livre de légendes, d’images. Aussi que de fleurs, que d’oiseaux, d’herbes, d’arbres graciles, d’eaux vives, de bassins, des verts émeraudes, des bleus profonds, des rouges. Un christianisme bucolique. Extraordinaires compositions, à San Vitale, de la suite de l’Impératrice Théodora et de la suite de Justinien, qui se font face. Un moment j’ai songé à ces « portraits du Fayoum », ces visages qu’on peignait sur bois, et qui sont les portraits émouvants des morts. Il y a comme une parenté avec ces mosaïques. Rien de morbide, ni de masochiste. L’amour de la nature.

Le soir, visite à Saint Apollinaire in Classe (c’était alors le port de Ravenne). Immense basilique, mais c’est bien moins émouvant, moins riche d’arabesques, moins fourmillant de détails où poser les yeux.

Puis, traversant les interminables zones industrielles qui jouxtent Ravenne, on gagne Porto Corsini. Au bord de la mer.

Voici l’Adriatique. Il est tard quand on va la découvrir, en avançant sur l’interminable mole. « Rombo del Mare. » Mer sinistre, déserte, vert sombre, creusée de lames féroces qui s’abattent sur une plage obscure, pleine de débris de coquillages, qui rejaillissent en écume sale en frappant les énormes blocs de pierre de la jetée. L’horizon est noir, car ici le soleil ne se couche pas sur la mer, à l’inverse des côtes occidentales, mais de l’autre côté des terres, au-delà des immenses forêts de pins. On croise beaucoup de pêcheurs à bicyclette, qui vont pêcher à la nuit.

Vendredi 12 octobre. Comacchio.

Merveilleux endroit, au cœur des marais (Valli di Comacchio). Nous arrivons par une superbe matinée de soleil. Je songe au beau poème d’Alfonso Gatto que j’ai essayé de traduire :

                            Crepuscolo di Comacchio

                            Plus que la grande liberté le ciel

                            exténué nous attriste, quand le soir

                            ramène ici les vanneaux de l’estuaire.

                            Liberté de souffrir, de posséder cette lumière

                            parcimonieuse, sur son seuil, indolente

                            dans les basses eaux du crépuscule,

                            là où la terre vient se perdre dans les eaux

                            mortes de la mer.

                            Fraîche, sous le frais crépi de ses murs,

                            chaque maison exalte la misère

                            de celui qui demeure face à l’horizon désert.

                            Par les « valli di Comacchio » s’enfuit

                            l’ombre de l’ombre qui, furtive déjà s’envole

                            en tournoyant sur les chaloupes, fantômes

                            qui sonnent les heures à la Tour. »

                            

Petite Venise de brique rouge, avec ses ponts monumentaux, ses canaux bordés de maisons basses, sa Tour où les fantômes sonnent toujours l’heure, la longue rue qui mène au bout de la ville vers la conserverie d’anguilles. Et de l’autre côté de la digue où nous sommes stationnés, l’étendue infinie, immobile d’eaux mortes, qui se teintent de rose au soleil couchant. Cris des oiseaux. Il fait plus froid. Demain ce sera la « Fête de l’anguille ».

Samedi 13 octobre. Comacchio.

Fête de l’anguille : « puoi tu/ non crederla sorella » ainsi que l’a dit Montale.

                            « L’anguilla, la sirena

                            dei mari freddi che lascia il Baltico

                            per giungere ai nostri mari,

                            ai nostri estuari, ai fiumi

                            …………………………………..

                            nei fossi che declinano

                            dai balzi d’Appennino alla Romagna,

                            l’anguilla, torcia, frusta,

                            freccia d’Amore in terra… »

Fête tranquille. Sans musique intempestive. On déguste des produits locaux. L’anguille grillée sur un bord de canal. Les français que nous sommes sont fêtés par les serveurs et le cuisinier. Un vrai moment de comédia dell’arte sur le trottoir. Nous visitons la conserverie : les salles où l’on fume l’anguille et l’anchois, nous voyons les longues barques à fond plat, les filets. Nous feuilletons un livre de photographies qui nous révèlent comment vivaient ces gens il n’y a pas cinquante ans : les enfants pieds nus dans les roseaux, les maisons basses, le train qui arrive enfin jusqu’ici, les barques qui passent, mât baissé sous le pont, pour aller livrer les barils.

Dimanche 14 octobre. Comacchio-Ferrare.

Le matin, circuit dans les « Valli di Comacchio ». Lumière d’automne sur les eaux. Un héron pêche, une masure de brique rouge achève de s’écrouler non loin de l’embarcadère où les bateaux partent pour la visite des marais.

Visite de « l’abbazzia Pomposa » Fresques du 14ème siècle qui tapissent toute l’abside. Dans des dominantes de ton rouge brique et vert déteint. Représentation du Jugement sur le mur d’entrée, de chaque côté du portail : Damnés que les démons ouvrent en deux par le fondement (supplice des sodomites ?)

Promenade en forêt, au « Boscone di Mesola ». Etrange bois parcouru de canaux marécageux. Le sable est incapable de faire tenir debout les grands arbres qui se déracinent et s’écroulent dans les eaux saumâtres, couvertes de lentilles vertes.

Arrêt à Mesola, et route vers Ferrare, le long du Pô, au soleil couchant. Magnificence du grand fleuve que je ne peux m’empêcher de comparer à la Loire. Il multiplie ses bras, il va paresseusement vers la mer.

                            « Nous sommes peut-être

                            comme des fleuves proches

                            de leur embouchure,

                            plus larges,

                            plus lents,

                            apaisés,

paresseux nous attardant

à refléter les peupleraies,

                            nous multiplions nos bras

                            dans les sables,

                            le soleil rouge

de l’ouest se couche

dans notre dos, une marée

de rose nous remplit,

nous dépasse,

                            avons-nous atteint

                            l’âge du delta ? Bientôt

                            nous entrerons dans la mer obscure. »

Lundi 15 octobre. Ferrare.

Promenade dans Ferrare, sur les pas de Bassani (mais nous ne verrons pas sa tombe, dans le cimetière juif, fermé). On regrette presque qu’il fasse un temps si clair. Il nous semble que la brume est attachée à l’image de Ferrare. Nous longeons le château d’Este. Ecrasante bâtisse à demi féodale. Voici, le long des douves, le trottoir où sont vraiment tombées les victimes des fascistes (leurs noms sont inscrits sur des plaques commémoratives), qui sont évoquées dans la nouvelle intitulée « La longue nuit de 43 ». Et un peu plus loin, en face, sur l’autre trottoir, la Pharmacie, avec, au premier étage, la fenêtre d’où l’unique témoin a vu la scène et n’a jamais parlé. N’a pas parlé. Ferrare la silencieuse, cache-t-elle encore derrière ses hauts murs rouges, de honteux secrets ? Nous marchons dans des rues écartées, bordées de petites maisons qui ressemblent à des maisons hollandaises, bien propres. Toute la ville est comme un grand béguinage. Silencieux encore, ces grands parcs, le grand cimetière. Nous voici sur les remparts où le narrateur du « Jardin des Fizzi Contini » vint rêver, sa bicyclette à la main, et a pu plonger son regard dans le grand parc, cherchant Micol entre les arbres, apercevant le vélo de son rival. Sur ces mêmes remparts, le narrateur des « Lunettes d’or » vint méditer sur son exclusion, après la promulgation des lois raciales.  « Vers le soir, je finis par échouer sur le Rempart des anges où j’avais passé tant d’après-midi  de mon enfance et de mon adolescence… ».

Départ vers Verone. Arrêt à Legnano.

Mardi 16 octobre. Legnano-Vérone- Lac Majeur.

Journée de route, on s’oriente maintenant vers le Nord ouest.

Arrêt à Verone et courte promenade dans la ville. Revu la place aux herbes qui aurait tendance à s’encombrer de « boutiques de souvenir » alors que, si mes souvenirs sont bons, elle était réservée à un véritable marché. Visite des églises. Cathédrale qui n’est pas d’un intérêt extraordinaire. Les rues de la vieille ville sont agréables, vivantes. Belle couleur des murs, brique et pierre.

On repart. Enfer de l’autoroute de Milan, et arrivée par les montagnes qui surplombent le lac que l’on aperçoit estompé dans la brume. Descente périlleuse sur Stresa. Le parking pour Camping-Cars n’existe plus ! On est contraint de se poser à Bevano.

Mercredi 17 octobre. Lago Maggiore

On est accueilli très cordialement dans un petit camping. D’où nous sommes posés, c’est comme un balcon sur le lac, un balcon couvert d’une vigne vierge écarlate. Il fait frais, mais nous déjeunons dehors, au soleil. On peut contempler à loisir la vue magnifique, les îles au loin dans la brume légère. La petite plage est juste en dessous de nous. On entend la respiration régulière du lac. Quelques bateaux à l’amarre se balancent nonchalamment.

Après-midi à l’Isola Bella. De toutes les fenêtres du palais on aperçoit le lac bleu pâle. Encore et toujours le jardin de Borromée. Aux couleurs d’automne cette fois. Mais la luxuriance du vert demeure. Emeraude et bronze. On se souvient des masses de camélias et de rhododendrons cramoisis. Dans cette légère mélancolie d’octobre, les gestes des statues de ciment, anges gardiens aux faces camuses, sont encore plus émouvantes. Plus émouvantes que des marbres blancs. Rocaille de la fontaine, rococo qui ne parvient pas à être ridicule. Une harmonie souveraine commande l’ensemble des jardins. Ici le temps s’immobilise. Seul le lac remue, se ride, et vient se rouler sur la grève au passage des bateaux qui font le va et viens.

Jeudi 18 octobre. L’Ile des pêcheurs.

Dernier jour. Octobre tremble dans une lumière royale. Nous allons nous promener et déjeuner dans l’Ile des pêcheurs. Les vieilles ruelles. L’église avec ses effigies de cuivre des Papes. De la terrasse couverte où nous déjeunons d’excellent poisson du lac, on ne se lasse pas de regarder cette transparence, ce bleu adouci du ciel et de l’eau. Pâleur de la saison qui lutte encore pour être en beauté jusqu’à la fin. Mais le froid n’est plus très loin.

Vendredi 19 octobre. Lac Majeur-Dôle (rentrée en France).

Départ de bonne heure. Nous avons droit à un lever du soleil splendide. Il émerge, rouge entre les nuages, et peu à peu la lumière l’emporte. Il fait relativement froid. Arrêt à Domodosola pour un problème technique, et dernières courses à l’italienne, à la Coop.

Puis c’est la route, l’ascension du Simplon et la descente sur la Suisse. A partir de là le voyage se fait interminable. On s’arrête tout de même à Clarence, au bord du lac Leman qui, lui aussi, brille dans une lumière éblouissante. On passe la frontière, c’est la France, on sent un pays plus vaste, plus désert, quand on traverse ces plateaux déjà glacés du Jura. On arrivera à Dôle, au bord du Doubs, assez tard. Quelques courses dans le supermarché français. A « la presse et tabac », on retrouve les mêmes têtes de crétin sur la couverture des magazines « people ». Véritable nausée. Les mésaventures conjugales du président.

Samedi 20 octobre. Dôle-Paris

Fin du voyage, en passant par Dijon. Plus rien à dire. Comme cela fait du bien d’être hors de France pendant longtemps. Pour un peu nous serions même allés jusqu’à Naples. On languit dans la Brie, on arrive par le Sud Est de Paris. On passe prendre Maud et Angelo à Nogent et l’on raccompagne Martine B. sur le front de Seine.

On retrouve la maison.

« Fine ».

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8 mai 2007

ADELEN'S FAMILLE !

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FERDINAND le dernier né des ADELEN, né le 23 octobre 2007

GALLICE  2ans 1/2  la fille de mon fils TRISTAN

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MAUD ma fille et son fils ANGELO 3 ans

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OLIVIER, mon fils aîné, GWEN et Pile Poil le nouvel attendu en octobre

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MAMAN dite Mamirèn, TRISTAN et moi en août 2007

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GALLICE et sa maman LAETITIA

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ANGELO et son papa DAVID à Houlgate en 2005

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CLAUDE mon compagnon depuis quarante ans sur le lac de Côme au printemps 2004

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8 mai 2007

MES RESTO PARISIENS PREFERES

5° arrondissement :

Le Port du Salut  163 rue St Jacques  Bien  Confortable  Carte change régulièrement  menu 16 euros

                               rue Descartes   très correct à midi  tables en terrasse             menu 10 euros

HUNG-YEN ou chez ROGER  265 rue St Jacques  le meilleur vietnamien du quartier !  plats

6° arrondissement :

Orestia      4 rue Grégoire de Tours   Grec très bien  un peu bruyant           plats entre 8 et 12 euros

Prendre l'épaule d'agneau si vous avez très faim  c'est fameux mais gigantesque !

Kiotori        61 rue Monsieur le Prince     japonais super                               menu de 6 à 15 euros

9° arrondissement :

Le Clos Bourguignon   39 rue Caumartin  près des Grands Magasins               menu 16 euros

super bistrot parisien où tout est frais. Serveuses accorte. service jusqu'à 15 h

8 mai 2007

QUELQUES PHRASES ENTENDUES OU LUES

Une syllabe peut parfois contenir un univers. Antonio Tabucchi  Requiem

Johnny est un grand artiste.

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JaninAdelen
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JaninAdelen
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